Appelez la Rollande.
Photos : CATHERINE GIROUX
Dans le quartier, tout le monde connaît Rollande Brigadière au coin des rues Van Horne et Outremont, elle met de la vie dans les matins frisquets de bien des enfants. Et des grands.
À quoi ressemble une journée d’hiver dans la peau de Rollande? C’est ce que nous avons voulu savoir. Car si quelqu’un connaît tous les défis que représente une bonne bourrasque glaciale, c’est bien une brigadière.
Depuis quand êtes-vous brigadière?
Ça fait 29 ans. J’en ai vu passer des petits! Me croiriez-vous si je vous disais que les enfants que j’aide à traverser, eh bien c’est leurs parents que je faisais traverser quand j’ai commencé?
Qu’aimez-vous de l’hiver?
J’aime TOUT de l’hiver. J’aime regarder tomber les flocons. Des fois, je me dis que c’est vraiment fascinant de savoir qu’il n’y en a pas deux pareils. J’aime l’hiver, même quand il fait -30. L’été, il fait beaucoup trop chaud! Et puis il y a autre chose qui me fait vraiment apprécier l’hiver. Ceux qui me connaissent vous le diront, j’aime beaucoup les Canadiens. Pendant les séries, vous allez me voir porter mon chandail de l’équipe, fièrement à part ça. Je suis une très, très grande fan.
Y a-t-il une chose qui vous plaît moins de l’hiver?
La glace. Je ne voudrais surtout pas tomber. J’ai bien trop peur de me briser une hanche. Ce que j’aimerais, c’est de travailler pendant encore au moins dix ans. Alors il faut que je fasse attention à moi. Et puis il y a mes petits aussi. Je leur répète toujours de faire attention à la glace. Je pense souvent à eux. Si je dois m’absenter, j’ai peur qu’on oublie de me remplacer. J’essaie de ne pas trop y penser.
Quel serait votre plus grand rêve?
Si un jour je gagne à la loterie, j’aimerais vraiment louer une grande salle, avec un buffet. Ça me permettrait de recevoir tous les enfants que j’ai côtoyés, avec leurs propres enfants. On s’attache vous savez. Les voir chaque jour avec leurs petites peines, leurs grandes joies. Les mitaines perdues, les petites chicanes, les premiers flirts. Je pourrais vous en raconter! Il s’en passe des histoires, au coin Van Horne et Outremont (rires).